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Quels sont les pays prévoyant des crypto-monnaies de banque centrale ?
Dans un monde financier en pleine mutation, quelles les banques ouvrent la voie à un univers où les MNBC seront monnaie courante ? Si le secteur privé utilise les crypto-monnaies comme instrument financier, les banques centrales ne tarderont pas à le suivre.
Qui planifie l’avenir financier ? Et qui est à la traîne ? Découvrez-le ci-dessous.
Qu’est-ce qu’une monnaie numérique de banque centrale ?
Une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) est une version numérique de la monnaie d’une banque centrale. À l’instar des crypto-monnaies, le jeton numérique qui constitue une MNBC est toutefois exactement indexé sur la monnaie émise par une banque centrale. Par exemple, une MNBC basée sur le dollar serait une représentation purement numérique du dollar américain. Elle aurait exactement la même valeur qu’un dollar physique et resterait échangeable dans les mêmes endroits qu’un dollar physique.
Une autre différence essentielle entre les MNBC et les crypto-monnaies est qu’elles sont détenues par les banques centrales, tel que leur appellation l’indique. Jusqu’à récemment, les crypto-monnaies étaient presque exclusivement l’affaire du secteur privé. Les MNBC sont quant à elles des entités appartenant à l’État.
Aperçu des MNBC dans le monde
Selon l’Atlantic Council, 100 pays dans le monde sont tous à un stade ou à un autre du développement d’une MNBC. Sur ces 100 pays, 11 ont lancé un programme de MNBC qui est actuellement actif. 17 sont en phase de test pilote, 33 en phase de développement et 39 encore en phase de recherche. Pour s’en faire une idée, l’Atlantic Council propose sur son site web une carte pratique, dont le lien figure ci-dessus, et qui permet de visualiser les différents pays concernés et leurs divers stades de développement. Un aperçu de la carte est disponible ci-dessous.
Comme nous pouvons le constater, les MNBC sont devenues un instrument financier assez populaire. Néanmoins, très peu de pays ont un système MNBC actif. Il s’agit du Nigeria, des Bahamas, de la Jamaïque et des membres de l’Union monétaire des Caraïbes orientales. Le Nigeria est avant-gardiste dans ce domaine, puisqu’il a lancé le portefeuille eNaira en janvier 2021. Il reste à savoir si ces programmes peuvent être considérés comme une réussite, car ils n’ont démarré que récemment. En 2023, la Jamaïque est le plus récent a avoir lancé une MNBC.
Les développements à venir
Parmi les 100 pays à un stade de développement variable, il est important de reconnaître que certains sont plus enthousiastes que d’autres à l’égard des MNBC. En 2023, la Chine prévoit d’élargir la portée de son programme pilote, qui a été testé par 260 millions de personnes en 2022, à la majeure partie de sa population.
L’Australie, le Brésil, la Russie, la Corée du Sud et la Thaïlande prévoient tous de franchir des étapes importantes dans leurs programmes pilotes en 2023. Si la perspective des MNBC vous intéresse, ces pays seront ceux à surveiller. Tous les pays du G7 devraient également entrer dans la phase pilote cette année.
Les principaux acteurs
Parmi les projets à surveiller, notons la Banque centrale européenne (BCE), le programme pilote de la Russieet l’avancement du Japon en matière de MNBC. La BCE prévoit un système à deux niveaux pour sa MNBC. Ce que ce système à deux niveaux implique n’est pas tout à fait clair mais dans son livre blanc, la BCE met l’accent sur l’utilisation générale de la monnaie. C’est-à-dire pour effectuer des achats du quotidien.
La BCE a également recommandé que l’euro numérique soit porteur d’intérêts. Ceci implique des taux d’intérêt attractifs pour les petites sommes, adaptées aux achats ou aux paiements, et des taux d’intérêt plus faibles pour les gros montants. L’objectif n’est pas de faire de l’euro numérique une réserve de valeur.
Plus expérimentale que jamais, la Banque du Japon (BOJ) affiche des motivations différentes de celles des autres pays. L’argent liquide est encore très populaire dans ce pays. De plus, les souvenirs du tremblement de terre et du tsunami de 2011 sont encore frais et renforcent l’idée que la monnaie japonaise reste fonctionnelle en cas de coupure d’énergie. La résilience de la MNBC est une priorité pour la BOJ, une donnée qui fait défaut à un certain nombre de projets de MNBC en Occident.
Enfin, la banque centrale de Russie a développé de manière intensive sa MNBC à la suite des sanctions prises à son encontre en raison de la guerre en Ukraine. L’objectif de ce développement de la MNBC est de se dédollariser et d’encourager d’autres nations à en faire de même. Si vous recherchez des alternatives au dollar, la MNBC de la Russie pourrait être une MNBC à surveiller. La Russie prévoit de tester la version bêta du rouble numérique en 2023, le lancement complet étant prévu pour 2024.
Les suspects habituels
Bien qu’il puisse sembler que les États-Unis soient à la traîne par rapport aux autres pays en matière de MNBC, ils ont de nombreuses raisons de ne pas se lancer tête la première dans cette technologie. En tant que première monnaie de réserve et face aux menaces d’inflation et de récession, il est logique que les États-Unis ralentissent un peu le rythme financier.
La Réserve fédérale américaine
La Réserve fédérale a exprimé son inquiétude quant à son potentiel retard par rapport aux autres acteurs de la méta-finance, notamment l’UE. En conséquence, la Réserve fédérale a lancé le Projet Hamilton et le Projet Cedar.
Cedar a été exécuté en novembre 2022 à titre qu’essai d’une MNBC. Hamilton a une portée plus large et, au cours de la première phase seulement, il a été constaté qu’au minimum un dollar numérique serait capable de traiter 99 % des transactions en moins de cinq secondes et de régler entre 17 000 et 1,7 million de transactions par seconde. Néanmoins, les États-Unis étant un pays très compétitif, d’autres entités privées sont également en concurrence pour gagner la faveur de la Réserve fédérale, avec des projets indépendants, en tant que développeur principal d’un dollar numérique.
La Banque d’Angleterre
La Banque d’Angleterre (BoE) est à la traîne. Dans une étude menée par la Chambre des Lords, le comité a estimé que la BoE n’avait aucune raison d’émettre une MNBC. Toutefois, le bureau de l’Échiquier a publié un document technique décrivant les raisons pour lesquelles le Royaume-Uni bénéficierait d’une monnaie numérique et, depuis lors, la BoE est à la recherche de développeurs potentiels d’un portefeuille numérique.