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Quelles sont les trois principales idées fausses sur l’inflation?

Si l’inflation a toujours fait partie intégrante de notre économie, l’année 2022 a offert un cours intensif à de nombreuses personnes qui avaient jusqu’alors ignoré son impact. En effet, la plupart des économies ont connu des niveaux d’inflation historiques au cours de l’année 2022.

Selon l’endroit où vous vous trouvez dans le monde, vous avez pu facilement voir les banques centrales multiplier par trois leurs prévisions d’inflation annuelles de 2 – 3 %. L’inflation annuelle de 6 à 7 % a été l’un des cas les moins préjudiciables.

De nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni, ont connu une inflation critique à deux chiffres tandis que d’autres ont sombré dans l’hyperinflation et la dévaluation de leur monnaie nationale.

L’impact de l’inflation a poussé de nombreuses personnes à se questionner sur son origine, sur la façon dont elle s’est aggravée et sur les moyens d’y remédier. Voici trois points sur lesquels les gens se trompent à propos de l’inflation.

Inflation

Idée fausse n° 1 : La cause de l’inflation

La cause première de l’inflation est la hausse de la quantité de monnaie en circulation. Si une banque centrale augmente la masse monétaire en émettant plus de monnaie, la masse existante sera dévaluée. Disons que vous avez 100 $ et que la masse monétaire totale est de 1 000 $. Si l’émetteur double ensuite la masse monétaire pour la porter à 2 000 $, vous pourrez acheter deux fois moins de choses avec vos 100 $.

Voici trois principaux types d’inflation que l’on confond souvent avec la cause plutôt qu’avec l’effet de l’augmentation de la masse monétaire. Ils sont tous, en fin de compte, le reflet de l’augmentation de la masse monétaire. Les types d’inflation que nous reconnaissons sont :

  • L’inflation par augmentation de la demande
  • L’inflation par les coûts
  • L’inflation intégrée

L’inflation par la demande

L’inflation par la demande est ce qui vient à l’esprit de la plupart des gens lorsqu’ils pensent à l’inflation. Elle se produit lorsque la demande de biens et de services augmente. Il en résulte une hausse des prix, car davantage de ressources sont employées pour proposer la même offre.

L’industrie du voyage après la levée du confinement lié à la pandémie de Covid en est une parfaite illustration. La demande de voyages est montée en flèche sans que l’industrie ait eu l’occasion de relever son offre. En conséquence, la demande étant supérieure à l’offre, les agences de voyages ont augmenté leurs prix pour réduire la demande.

L’inflation par les coûts

L’inflation par les coûts est souvent corrélée à l’inflation par la demande. Elle se produit lorsque les entreprises voient augmenter le coût de leurs matières premières, et qu’elles augmentent leurs prix indépendamment de la demande.

Un bon exemple est l’augmentation du prix des fruits et légumes ; les restaurants augmentent les prix de leurs menus pour s’adapter, qu’ils aient ou non plus de clients.

L’inflation intégrée

L’inflation intégrée est généralement une réponse aux deux précédentes. Les employés peuvent réclamer une augmentation pour aider à faire face à l’augmentation des coûts due à l’inflation par la demande et par les coûts.

Les employeurs sont alors confrontés au dilemme d’augmenter les salaires pour rester compétitifs ou de faire face à une pénurie de main-d’œuvre. Les employeurs répercutent alors les augmentations sur les clients en augmentant leurs prix. 

Idée fausse n° 2 : L’inflation est inutile

Actuellement, le dollar américain est la monnaie la plus forte au monde et est utilisé comme réserve mondiale pour libeller toutes les autres devises. Le dollar américain que nous connaissons aujourd’hui a été créé en vertu du Federal Reserve Act de 1913. À cette époque, il fonctionnait selon le système de l’étalon-or, en vertu duquel sa valeur était liée à la valeur des réserves d’or détenues par les États-Unis.

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les autres pays ont accepté que le dollar américain devienne un étalon mondial. Cette décision a été prise en 1944 lors des accords de Bretton-Woods, dans le cadre desquels 44 pays ont accepté de rattacher leur monnaie au dollar plutôt qu’à l’or.

L’accord préservait le pouvoir des banques centrales de maintenir un taux de change avec le dollar. En contrepartie, les États-Unis permettaient aux pays de racheter les dollars détenus contre de l’or. Le dollar étant adossé à l’or, les monnaies mondiales étaient indirectement arrimées à la valeur de l’or à 35 dollars l’once.

En 1971, le président Nixon a mis fin à la convertibilité des dollars en or des pays étrangers, mettant ainsi fin aux accords de Bretton Woods.

Le dollar restait la monnaie de réserve mondiale, mais il n’était plus adossé à un actif physique.

Cela a permis au gouvernement américain de contrôler directement l’offre de monnaie émise. Les États-Unis ont commencé à augmenter leur masse monétaire pour financer de nouveaux projets, ce qui a inévitablement entraîné la Grande Inflation. En fait, cet événement a marqué le début de la théorie monétaire moderne.

La banque centrale américaine vise une inflation annuelle de 2 à 3 % pour encourager les gens à dépenser maintenant plutôt qu’à épargner pour plus tard. Cependant, lorsque les États-Unis émettent trop de monnaie sur une courte période, on assiste à une forte augmentation de l’inflation, comme ce fut le cas en 2022.

Idée fausse n° 3 : L’inflation est prévisible

Il existe un certain nombre de solutions pour parer, ou du moins à surmonter les périodes où l’inflation est intense. La première consiste à trouver des actifs qui préserveront le patrimoine à long terme.

Traditionnellement, on y parvient grâce à l’or, aux actions et à l’immobilier. La valeur de ces actifs augmente parallèlement à l’inflation.

Il s’agit d’une excellente option si vous avez les moyens financiers de le faire. Cependant, cette option n’est envisageable que pour certains et conduira en fin de compte à de plus grandes inégalités. Les riches deviennent plus riches, tandis que les classes inférieures et moyennes voient leur richesse s’éroder, en essayant de s’adapter à l’inflation.

Il est possible de créer un contexte déflationniste à même de diminuer l’inflation en réduisant l’offre monétaire. Cela se fait par l’augmentation des taux d’intérêt des banques centrales.

L’augmentation des taux d’intérêt des banques centrales entraînera directement une diminution des emprunts.

Les entreprises peuvent décider de ne pas investir davantage dans leur activité si le coût d’un emprunt est élevé. De même, les personnes bénéficiant de taux variables sur des hypothèques et des prêts peuvent être contraintes de céder leurs actifs si ces taux d’intérêt augmentent trop.

Cette méthode peut éventuellement entraîner une récession si les taux augmentent trop rapidement ou trop fortement. Elle peut également conduire à des périodes d’austérité, les gouvernements étant contraints de dépenser moins.

Réflexions finales : L’inflation de demain

Le Bitcoin peut constituer une alternative. Non pas comme une couverture contre l’inflation, mais comme un moyen de la juguler. Le Bitcoin se caractérise par une rareté absolue de 21 millions de jetons. Cela signifie effectivement qu’il représente le plus physique de la planète.

Une sorte de retour au système de l’étalon-or comme alternative pour les gouvernements. Un système où ne peut être dépensé que ce qui est garanti ou emprunté, au risque de le perdre. Cela écarterait effectivement le risque que la planche à billets produise une inflation plus élevée.

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Iain Taylor

About the Author

Iain Taylor

Iain Taylor grew up in Northern Ireland, and is currently living in Halifax, NS. He has quadruple citizenship status, and has been involved in cryptocurrency since the end of 2020. He completed a study in Bitcoin, Blockchain Technology, and Cryptocurrencies at Dalhousie in 2021, and has been writing on the industry since September 2021.

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